L’exposition de Giuseppe Biasio inaugure une nouvelle année pour DZ Galerie. Ce projet fait partie d’un programme d’expositions monographiques visant à promouvoir des singularités artistiques, permettant de renouveler notre approche de l’art contemporain international, y compris aborigène.
Tous les artistes sélectionnés cette année méritent une attention nouvelle, s’intégrant dans une globalisation de l’art dépassant les frontières et les genres.

Giuseppe Biasio est le premier à apparaître sous les feux de la rampe ! Pourquoi ?
Car son travail artistique se développe en 1964 après sa rencontre avec Robert Rauschenberg à La Mostra de Venise, événement marquant pour le marché de l’art !
Né en 1928 à Padoue, Giuseppe Biaso avait montré dès son plus jeune âge des prédispositions pour l’art. Il a fait ses études à la Wild Institute de Padoue sous le professorat de Amleto Sartori avant de se rendre au Venezuela. A son retour en Italie, il se découvre un attrait pour les Grands Maîtres, notamment le Caravage. Il fréquente alors le monde de l’art vénitien ce qui lui permet de rencontrer Rauschenberg en 1964, année de sa victoire à La Mostra de Venise.
Concomitamment à cette rencontre, les enjeux artistiques internationaux ont entièrement changé. Avec cette victoire du jeune Rauschenberg, les États-Unis commencent à établir leur statut et leur position de leader sur la scène de l’art contemporain, alors que la France ou l’Italie cherchent de nouvelles solutions pour participer activement à cette lutte. Giuseppe Biasio a alors su assimiler et interpréter les leçons du maestro pour les traduire dans son propre langage pictural. Dans son travail, il met alors fin à toute idée d’enracinement d’un art sur un territoire. L’art n’est plus nationalisé. Rapidement, les influences se multiplient, empruntant à Kurt Schwitter, Jasper Johns autant qu’à Antoni Tapies.

Giuseppe Biasio, un art simplement contemporain !
Giuseppe Biaso se positionne longtemps comme un expérimentateur. Dans son œuvre s’articulent les deux principales tendances des années soixante. D’un côté, est visible le Nouveau Réalisme français, de l’autre, le Pop Art américain. Souhaitant, comme de nombreux artistes de sa génération, sortir de la marche linéaire de l’histoire de l’art, faire cesser l’idée d’une avant-garde en progrès permanent, il fait partie des artistes voulant mettre à mort l’art moderne via l’appropriation de l’objet, le retour de la figuration et le décloisement disciplinaire.
Les années soixante sont marquées par la réception des œuvres de Kurt Schwitters et Marcel Duchamp, et les jeunes artistes s’emparent de l’objet expérimenté par les deux maîtres Dada. Les créateurs du Pop Art et du Nouveau Réalisme viennent récupérer l’objet comme matériau sociologisé et s’émanciper de l’abstraction.
Tandis que Robert Rauschenberg explore via « Combine Painting » l’objet hybride entre peinture et sculpture, à la croisée des « Mezbilder » de Schwitters et de l’abstraction de De Kooning, Giuseppe Biasio développe l’usage plastique du déchet. Par le collage, il adjoint sur la toile des papiers souillés, des photographies, des éléments publicitaires. Se retrouve alors dans ses œuvres une attitude de défiance face à la société de consommation qui ne se développe qu’à partir de 1967 avec l’Arte Povera.

Un comportement artistique en marge du marché de l’art
Pendant longtemps, l’art italien avec l’Arte Povera a échappé au marché. Réalisées à partir de matériaux pauvres et périssables, les œuvres n’étaient pas conçues comme des « produits ». Les artistes italiens eux-mêmes entretenaient un rapport ambigu avec le marché. Durant les premières années de son travail, Giuseppe Biasio s’est inscrit dans cette logique non consumériste, peignant et expérimentant pour ses proches, sa famille et ses amis.
Ce n’est que dans les années quatre-vingt, alors que le marché de l’art a facilité l’accès à l’art conceptuel, que Giuseppe Biasio s’y engage. En 1981, avec Guglielmo Capuzzo, Guido Dragani, Antonio Sassu, Maurizio Stefanato et Antonio Zago, il fonde le groupe vénitien de promotion artistique LA MATITA.
Néanmoins, c’est en 2008, que débute son institutionnalisation. En avril, il élabore une importante exposition personnelle à la galerie Anfiteatro Arte à Padoue. En septembre, l’administration publique de cette même ville lui consacre une exposition anthologique à la galerie Rinascente. À la fin de l’année, il est sélectionné parmi les artistes de Padoue pour figurer dans le calendrier 2009 publié chaque année par le Photolith Express de Limena, maintenant dans sa douzième édition. Invité à la biennale de Venise en 2017 puis en 2019, le voici officiellement reconnu.
Nous vous attendons à partir du 17 janvier 2020 pour découvrir son travail !